En 2017, Emmanuel Macron promettait un projet « ni de droite ni de gauche », censé entre autre limiter l’ascension du Rassemblement National vers le pouvoir. En réalité, son projet était clairement ancré à droite. Sept ans plus tard, le résultat est dramatique : le RN est aux portes du pouvoir, devenu arbitre des nominations à Matignon, tandis que la détresse sociale et l’exaspération de millions de Français atteignent un niveau sans précédent.

Ce pouvoir organise méthodiquement le détricotage de l’État social, héritage de l’après-guerre, avec une accélération du démantelement afin de financer l’« économie de guerre » et le réarmement de la France et de l’Europe. La nomination de Lecornu illustre ce choix : proche des milieux militaires et des vendeurs de canons, il symbolise le basculement d’un gouvernement qui sacrifie les conquêtes sociales sur l’autel de la course aux armements.

Depuis juin 2024, la France s’enfonce dans une instabilité politique organisée par Macron et son bloc présidentiel. Malgré les élections législatives où le Nouveau Front Populaire arrivait en tête, sans majorité absolue mais avec une légitimité claire, Macron refuse le verdict des urnes. Il continue à imposer des premiers ministres issus du « bloc central », avec l’aval tacite de l’extrême droite. Après avoir approuvé la nomination de Bayrou, le RN a validé celle de Lecornu, finalement tolérant docile d’un système qu’il prétend pourtant combattre. Au-delà des apparences, le RN valide la stratégie de Macron, tant au niveau national qu’européen, dans une logique de moyen et long terme.

Avec Lecornu, on prend les mêmes et on recommence : toujours plus de politique antisociale, toujours plus de mépris des travailleurs.

Dans tout ce chaos, le Rassemblement National joue un jeu de dupe, un double jeu, ils se prétendent défenseurs de la classe ouvrière, mais en réalité, ils ajustent leur calendrier, attendent l’élection présidentielle et évitent soigneusement toute prise de positions sur les sujets cruciaux, en faveur des travailleurs et les travailleuses. Sa stratégie est claire : patienter et se rendre respectable aux yeux du patronat et même des français.

À l’université d’été du MEDEF, malgré une prestation médiocre, le RN a montré son vrai visage : celui d’un allié du grand capital, au même titre que Macron et Les Républicains. Derrière le vernis « social », l’extrême droite défend clairement les intérêts des puissants.

Le RN se prétend proche du « peuple », des salariés, des privés d’emploi. Mais les faits sont têtus. Ces dernières années, il a refusé de voter :

– la revalorisation des petites retraites,

– l’augmentation du SMIC à 1500 € net,

– l’indexation des salaires sur l’inflation,

– la revalorisation de 10 % des salaires des fonctionnaires,

– la suppression des aides publiques aux entreprises qui augmentent leurs dividendes sans augmenter les salaires.

Chaque fois, le RN a choisi les riches contre le monde du travail.

La dette, prétexte à l’austérité et aux reculs sociaux :

Depuis quelques mois, la question de la dette de la France tourne à l’hystérie et à la psychose nationale. En 7 ans, l’équipe Macron l’a fait grimper de 1000 milliards. Et dans le même temps :

– 76 milliards d’allègements fiscaux chaque année pour les grandes entreprises,

– 211 milliards d’aides publiques annuelles aux entreprises sans contrôle ni contrepartie,

– des records historiques de dividendes versés aux actionnaires.

– le nombres de milionnaires qui explose

Face à ce pillage, le RN de nouveaux reste muet et complice.

Bayrou annonce que « tous les Français devront payer la facture », mais surtout pas les plus riches : pas de retour de l’ISF, pas de taxe sur les ultra-fortunes.

Et déjà, les mesures antisociales tombent :

– suppression de deux jours de congés,

– doublement des franchises médicales,

– TVA sur le gaz et l’électricité relevée de 5,5 % à 20 %, sans débat.

Où est le RN ? Dans le camp des complices complaisants. Bardella a même été jusque proposer le retour à 3 jours de carence pour les fonctionnaires

La CGT Ferc Sup Lorraine le réaffirme, nous combattons sans relâche les idées d’extrême droite, fausse alternative mais vrai danger pour les droits sociaux et les libertés.

Nous dénonçons la connivence entre Macron, LR et le RN, tous alliés objectifs du patronat.

Nous appelons les salariés, les étudiants, les privés d’emploi, le monde du travail à se mobiliser pour défendre nos droits et imposer une autre répartition des richesses.

Car c’est par l’action collective, par la construction du rapport de force, par le blocage de nos administrations et de nos entreprises avec la grève que le pouvoir peut trembler et être contraint de changer de cap.

Les richesses créées par la nation n’ont jamais été aussi grandes. D’autres politiques sont possibles, et de nombreux économistes proposent déjà des alternatives crédibles, sociales et solidaires.

Avec Lecornu, on prend les mêmes et on recommence.

Mais avec nous, on résiste et on construit l’avenir.