Communiqué des listes Espoir (CGT-FSU-SUD et sympathisants).
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La motion ci-dessous présentée au dernier conseil d'administration de notre université par les listes ESPOIR n'a pas été soumise au vote. Quelles que soient les raisons d'une telle décision, une expression de notre université sur la situation à Gaza est de fait remise à une date indéfinie et à des « circonstances plus favorables ».
Trois présidents d'universités palestiniennes, une centaine de collègues de ces universités et des milliers d'étudiantes et d'étudiants font partie des victimes de la guerre menée par l'armée israéliennes à Gaza ; l'ensemble des installations d'enseignement supérieur a été systématiquement anéanti.
Ruines du campus de l'université Al-Azhar à Gaza le 22 novembre 2023. RONEN ZVULUN / REUTERS
En tant que membres d'une communauté universitaire, pouvons-nous continuer à nous taire et être par notre silence institutionnel, complices du massacre en cours ? Combien de collègues assassiné·es faudra-t-il pour qu'il devienne urgent de réagir publiquement et institutionnellement ?
Texte de la motion présentée au CA du 9 avril 2024
Depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 en Israël au cours de laquelle le Hamas a tué près de 1 200 personnes, en grande majorité des civils, le gouvernement israélien d’extrême-droite de Benyamin Netanyahu a engagé une riposte sans précédent sur la bande de Gaza, tuant près de 1,5 % de la population, soit 32 490 personnes dont 13 750 enfants à ce jour (29 mars 2024), déplaçant de manière forcée plus de deux millions de personnes.
L’ONU, l’UNICEF, les ONG documentent le désastre et condamnent sans équivoque l’action militaire israélienne. Les conditions de vie dans la bande de Gaza sont abominables, populations déplacées, accès totalement précaire à l’eau, à la nourriture, aux soins, au logement. Les hôpitaux sont la cible des bombardements, l’éducation et la sécurité des enfants notamment ne sont plus possibles.
A Gaza et en Cisjordanie les universités sont détruites, le 6 mars « trois présidents et près de cent doyens et professeurs avaient été tués dans les bombardements » (Le Monde du 6 mars 2024). En Israël, la pensée critique est proscrite, comme à l’université hébraïque de Jérusalem qui a suspendu une professeure israélo-palestinienne, Nadera Shalhoub-Kerkovian, spécialiste des crimes d’État et des études de génocide et qui a condamné le génocide perpétré par Israël à Gaza.
En France également la pensée critique est attaquée et le soutien au peuple palestinien est quasi-systématiquement suspecté et qualifié d’antisémitisme. C’est inacceptable. Nous, universitaires, dénonçons cet état de fait et appelons à cesser toute collaboration universitaire et scientifique avec les universités et établissements de recherche israéliens qui ne condamneraient pas les actes ignobles commis par Israël à Gaza et en Cisjordanie. Nous appelons la communauté universitaire française à agir de même.
Le texte complet avec un préambule de contexte (le préambule est très légèrement modifié par rapport à celui qui a été soumis au CA) figure ci-dessous (site Espoir) :
http://espoir-ul.fr/wp-content/uploads/2018/01/MotionGaza-10avril24.pdf