Le RN dans l'ESR et ailleurs, c'est la préférence nationale
- La mise en place d'une politique de préférence nationale dans l'enseignement supérieur aurait des conséquences désastreuses, tant pour les étudiant·es et chercheuses et chercheurs étrangers que pour l'ensemble du système éducatif et la société. Le programme du Rassemblement National (RN), conforme à ses orientations d'extrême droite, repose sur cette préférence nationale, instituant des mesures discriminatoires qui menacent les valeurs fondamentales du service public et rompent avec le principe républicain d'égalité et avec la constitution qui "assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion".
- Avec la préférence nationale, les étudiants et chercheurs de nationalité étrangère subiraient une discrimination institutionnalisée, affectant leur accès aux prestations sociales, aux études, aux bourses et aux emplois dans la fonction publique. Ces restrictions précipiteraient la précarisation accrue des étudiants étrangers, les rendant plus vulnérables et augmentant les risques d'abandon universitaire. De même, les chercheurs étrangers, privés de ressources et de soutien, verraient leurs conditions de travail et leurs possibilités de collaboration gravement limitée, ce qui affaiblirait la recherche publique dans son ensemble.
- La préférence nationale remettrait en question les valeurs fondamentales d'humanisme et d'universalisme qui sont au cœur de l'Université, la solidarité, l'égalité et l'inclusion. Les établissements d'enseignement supérieur sont des lieux d'échange et de diversité culturelle, où différentes perspectives se rencontrent et s'enrichissent mutuellement. En introduisant des mesures discriminatoires, on saperait ces principes, créant un climat de peur et d'insécurité. Les collègues bi-nationaux se sentiraient marginalisés et incertains quant à leur avenir.
- La politique de préférence nationale du RN ne se limite pas à l'enseignement supérieur. Elle inclut des propositions dans tous les domaines, santé, emploi, logement, études, etc. Par exemple la suppression de l'aide médicale d'État pour les sans-papiers, la conditionnalité du minimum vieillesse à la nationalité française ou à 20 ans de résidence, et une politique nataliste réservée aux familles françaises.
- Ces orientations sont inacceptables. Nous devons défendre une éducation qui accueille toutes et tous, indépendamment de la nationalité et de toute forme de discrimination, et garantir un service public d'enseignement supérieur qui incarne les valeurs de justice, de solidarité et de liberté académique.
- "Pour éviter ce scénario catastrophe pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs, nous appelons les candidates et candidats à la responsabilité pour empêcher l’élection de député·es du RN et alliés. Nous appelons les citoyennes et citoyens à faire barrage à l’extrême droite dans les urnes en votant dimanche pour les candidates et candidats les mieux placés pour battre l’extrême droite" (communiqué intersyndical CFDT-CGT-FSU-SOLIDAIRES-UNSA 1er juillet 2024).