Enseignement Supérieur Public Ouvert Inclusif et Rassembleur


Intersyndicale CGT FERC SUP – SNESUP-FSU – SNCS-FSU – SNASUB-FSU – SUD-Éducation, avec des non-syndiqué·es

Une escalade militaire aux conséquences mondiales

L’entrée en guerre des États‑Unis dans le conflit entre Israël et l’Iran marque un nouveau tournant dans la situation au Moyen-Orient. En bombardant des infrastructures iraniennes au mépris du droit international, notamment des sites nucléaires, Washington et Tel‑Aviv franchissent un nouveau seuil dans l’escalade militaire. L’utilisation de moyens militaires de destruction inédits, notamment de nouveaux types de bombes témoigne d’une logique de guerre sans limite.

Ces attaques ne visent ni la paix, ni la sécurité, elles relèvent de la volonté d’imposer par la force militaire les  intérêts impérialistes dans la région. Ce sont les civils qui paient : infrastructures détruites, risques de contamination nucléaire, énergie coupée, plus de 900 morts civils en Iran, 28 en Israël et déjà 55 000 à Gaza, sans compter les blessé·es et les déplacé·es. C’est un saut dans l’inconnu, dont les conséquences pourraient embraser toute la région. 

Israël, avec l’appui tactique et logistique US, n’a aucune légitimité à remodeler la région par la force et la violence. Cette guerre doit cesser immédiatement. Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et total au Proche et Moyen-Orient.

L’alignement européen au service de Netanyahou

Face à cette guerre, les gouvernements européens se montrent honteusement alignés et servent de soutien logisitique. Ils abandonnent toute indépendance diplomatique, s’alignant sur les exigences américaines et sur la cadence diplomatique des Israéliens, au prix de leur crédibilité internationale, et d’un équilibre juste et multilatéral.

Plus grave encore, ce conflit sert aussi à protéger le criminel de guerre Benjamin Netanyahou et les fanatiques messianiques d’extrême droite de son clan, empêtrés dans des affaires judiciaires en Israël et affaiblis politiquement. Netanyahou cherche à détourner l’attention internationale et diplomatique du génocide qu’il mène à Gaza. Il utilise les bombardements massifs sur des civils, la destruction d’infrastructures vitales et entrave l’aide humanitaire. Il utilise la famine comme arme de guerre et le déplacement massif forcé de populations. Cette guerre est pour lui une fuite en avant, un écran de fumée. 

Les grandes puissances européennes doivent cesser toute complicité : elles doivent suspendre l’accord d’association UE-Israël, bloquer immédiatement toute livraison d’armes, et sanctionner les responsables israéliens des violations du droit international.

Et pendant que des peuples meurent, l’Europe, au lieu de défendre le droit et la paix, reste un spectateur complice.

Un défi au droit international, un chantage global à la force

En agissant sans mandat, en bombardant aussi des infrastructures civiles, en ciblant un pays souverain, les États-Unis et Israël piétinent ouvertement le droit international, qui dispose que toute guerre préventive est illégale (le cas de l’Irak en 2003 semble se rejouer). L’ONU, et notamment le Conseil de sécurité, est ignorée, les conventions de Genève méprisées. C’est la loi du plus fort qui s’impose. Du côté des pays européens, il faut s’en tenir à la résolution de 2007 de l’Assemblée parlementaire européenne qui invite les États européens « à rejeter le principe de la guerre préventive unilatérale, considéré comme illégal et illégitime dans le droit international, et à tenir compte des résultats désastreux de l’application de la notion de guerre préventive dans le passé récent et dans l’actualité ».

Le message est clair : aucun droit ne protège un peuple s’il remet en cause les intérêts stratégiques de l’Occident. C’est un chantage global à la violence, une diplomatie par le feu, qui menace directement la souveraineté des peuples et l’idée même de communauté internationale.

La conférence prévue à l’ONU le 16 juin, annulée sous pression, doit être reprogrammée sans délai pour ouvrir le chemin vers une paix juste, durable, et une solution politique respectueuse du droit inaliénable des peuples israélien et palestinien à disposer d’eux-mêmes. La France doit reconnaître immédiatement l’État de Palestine.

Le régime iranien : une dictature fanatique et criminelle, que seul son peuple renversera

Personne ne peut nier l’ignominie du régime iranien : dictature théocratique brutale, fondée sur la répression, la négation des droits des femmes, la torture et la terreur religieuse. Le peuple iranien est soumis aux exécutions publiques, emprisonnements de masse, tortures, viols en détention, condamnations à mort pour des faits d’opinion. Des femmes sont arrêtées, battues, tuées pour un voile mal placé. Des syndicalistes sont emprisonnés, des homosexuels condamnés à mort, des étudiants disparaissent – des intellectuel·les, penseurs et penseuses, opposant•es traqué·es, éxécuté·es, même en exil.  La police des mœurs impose la peur, la soumission la prison.

Mais ce régime ne tombera pas par les missiles américains ou israéliens. Chaque intervention étrangère renforce les tyrans, en leur offrant un ennemi extérieur à combattre. Imposer la démocratie n’a jamais fonctionné. Ce sont les Iraniennes et les Iraniens elles et eux-mêmes, en lutte au péril de leurs vies, qui portent l’espoir de la liberté. Soutenons leur combat social, féministe, syndical, démocratique. Refusons que nos impérialismes mènent cette guerre qui ne fait qu’ajouter des ruines à la répression.

Nos organisations syndicales disent NON à la guerre, OUI à la solidarité entre les peuples

Nos organisations syndicales dénoncent les guerres des puissances impérialistes, au service des intérêts du capital, des lobbies militaro-industriels, des marchés de l’énergie et des ambitions autoritaires. Chaque guerre est une opportunité pour ces puissances de s’enrichir, de détourner l’attention, de faire taire les voix critiques et de mettre au pas les travailleurs et travailleuses.

Ne nous laissons pas berner pas cette propagande médiatique massive, qui cherche à faire croire qu’il n’y aurait « pas eu d’alternative », que ces guerres seraient un « mal nécessaire » notamment pour la sécurité des européen·es.

Mais pendant que les bombes tombent là-bas, ce sont nos hôpitaux, nos salaires, nos droits qui s’effondrent ici.

Nous défendons une autre voie : la paix, le respect du droit international, la fraternité entre les peuples. Nous appelons à débattre, se mobiliser, contre cette nouvelle séquence violente, contre le suivisme diplomatique, mais aussi pour un pays non-alignée, solidaire des peuples, et engagée pour la justice mondiale.

À l’image des travailleurs.es de Roissy et des dockers de Fos-sur-Mer qui ont refusé de charger des armes à destination de l’armée israélienne, à l’image des convois populaires venus des pays du Maghreb qui tentent de traverser le blocus de Gaza, à l’image des militant·es de tous les pays, y compris en Israël qui manifestent régulièrement leur solidarité au peuple palestinien,  nous appelons les membres de la communauté universitaire à faire des universités des espaces de résistance à la guerre. Cela implique le refus des partenariats avec les institutions militaires et l’industrie de l’armement, la suspension des conventions avec les États impliqués dans des crimes de guerre, la dénonciation des financements de recherche liés à l’économie de guerre, l’organisation de débats et de mobilisations, et la promotion d’une recherche éthique, libre, et tournée vers les droits des peuples et la paix.

Face à la barbarie, face aux tyrans, face aux va-t-en-guerre : construisons un nouvel internationalisme populaire et pacifique./ antimilitariste